La Succession : Un Pilier de la Société Traditionnelle
La succession, acte fondateur de la continuité familiale et sociale, est profondément ancrée dans les traditions africaines. Elle vise à assurer la pérennité des liens familiaux, la gestion du patrimoine et le respect des obligations ancestrales. Le successeur, désigné souvent par le défunt, endosse un rôle crucial : il devient le garant de l’unité familiale et le gestionnaire du patrimoine commun.
La Succession chez les Bamiléké : Des Spécificités Culturelles
Le Principe de la Résidence : Un Enjeu Central Chez les Bamiléké, la question de la résidence est déterminante pour la succession. Traditionnellement, la fille quitte sa famille pour rejoindre celle de son époux. Ce changement de résidence la disqualifie pour la succession, qui est étroitement liée à l’attachement à la terre ancestrale et à la concession familiale.
Le Devoir de « Laver les Veuves » : Une Obligation Masculine Une autre raison fondamentale exclut la fille de la succession : le devoir de « laver les veuves ». Cette pratique, bien que contestée aujourd’hui, consistait à ce que le successeur épouse les veuves de son père (à l’exception de sa mère) afin de perpétuer la lignée familiale. Cette obligation, exclusivement masculine, renforce l’idée que la succession est un rôle réservé aux hommes.
Évolution des Pratiques et Enjeux Contemporains
Ces pratiques traditionnelles, bien qu’ancrées dans l’histoire, sont aujourd’hui confrontées à l’évolution des sociétés et aux aspirations individuelles. Les femmes bamiléké, tout comme dans de nombreuses autres cultures, revendiquent une plus grande égalité et une meilleure reconnaissance de leurs droits. Les notions de succession et d’héritage font l’objet de débats et de réformes visant à adapter les coutumes aux réalités contemporaines.